III - Desespoir

Halgas marchait depuis près d’une journée, lorsqu’il atteint enfin le sol. Il regarda en l’air la longue pente escarpée qu’il venait de descendre, puis reporta son regard vers le paysage chaotique. Le ciel était en fait un tapis de fumée jaunâtre et rouge, recouvrant intégralement le plafond rocheux. Une odeur acre vint frapper les narines de l’elfe qui suffoqua quelques minutes, une odeur de mort. Il partit immédiatement vers la barrière de volcan qui se trouvait à quelques heures de marche. Le sol était dur, et les squelettes nombreux ; Halgas aperçu un homme rampant, grattant la terre et s’arrachant les ongles, sûrement un déchu qui n’irai pas plus loin. L’ombre noire se dressa devant lui :
- Généralement, les gens vont dans l’autre sens, ricana celle-ci.
- Je n’ai plus peur, fit Halgas en continuant d’avancer, passant ainsi à travers l’ombre qui flottait devant lui tel un voile.
- Tu n’as pas peur car tu sais que je ne peux pas utiliser mes pouvoirs ici…
- Si tu le dis…
- Cours, Halgas, tes amis son en danger, fit l’ombre avant de disparaître, tandis que l’elfe accélérait le pas.

Halgas était allongé dans l’herbe, lorsqu’une ombre s’abattit sur lui.
- Hey, Lucinda…
- Ou est Latios ? Demanda l’elfe en posant sa tête sur le torse du guerrier.
- Il est en train de jouer près de la cascade et…
- Seigneur Halas, seigneur Halgas !
- Que se passe t-il ? s’exclama l’elfe en se redressant.
- C’est Latios, il ne va pas bien., fit l’enfant en tirant les parents par leurs bras…

- J’ai usé de toutes mes compétences de guérisseur, mais la vie des Eldars l’abandonne, je suis désolé Lucinda. L’elfe posa une main compatissante sur l’épaule de la mère qui ne pu contenir ses larmes
- Lucinda, je vais trouver une solution…

Halgas se remémorait ses événements comme si c’était hier, et il devrait vivre avec ses souvenir encore longtemps. C’était l’amertume de la vie éternelle, voire disparaître ceux que l’on aime sans pouvoir jamais les rejoindre. Halgas traversa la chaîne de volcans en quelques heures, et aperçu au loin une silhouette qui lui était familière.
- Content de te revoir, fit Halgas
- Moi aussi.
- Salut !
- C’est quoi ça ? Demanda l’elfe.
- Hey tu me reconnais pas ?
- Apparemment, c’est un mini moi, répondit Deobos.
- J’m’appelle Taclar…
Halgas et Deobos savaient ou chercher Helder, car au loin, un combat faisait rage…

Helder évitait tant bien que mal les coups d'épées de son adversaire, le fait d'être vampire avait décuplé sa force, sa vitesse et ses réflexes déjà bien développés par le fait qu'il était un elfe. Le démon cependant était lui aussi très rapide et son pouvoir de téléportation était très difficile à gérer! Mais Helder ne perdait pas espoir, c'est alors que l'elfe érafla la joue de son adversaire mais à sa grande surprise la plaie se referma:
- Oh merde ...
- Héhéhé, désolé de te décevoir mais je suis immortel, seules les flammes de ces volcans peuvent me tuer!
- C'est pas pour autant que je vais abandonner!
- Pfff, tu es venu jusqu'ici avec de l'aide, tu es bien naïf de croire que tu battras un démon tel que moi!
- Pourtant je t'ai touché sans que toi tu y arrives, tant que je serai hors de portée de ton épée tu ne pourras rien contre moi même ta téléportation ne marche pas!
- Parce que tu crois avoir tout vu, désolé mais je vais devoir t'enlever tes faux espoirs et te remettre à ta place vampire de pacotille!
C'est alors que le démon baissa la tête, détournant son regard du ciel et posant celui-ci sur Helder, un regard aussi noir que les ténèbres, qui sans qu'il ne puisse faire quoi que ce soit paralysa l'elfe.
- Qu ... Qu'est-ce qui m'arrive?!
- Mon regard à la faculté d'inhiber tous les nerfs de celui que je vois, provoquant une paralysie totale des muscles, tu ne peux plus bouger maintenant tu es à ma merci, je vais te transpercer de cette épée d'argent et mettre un terme à ta vie!
C'est alors qu'une flèche transperça le démon qui la retira et se retourna libérant Helder de son emprise, celui-ci sourit en voyant ses sauveurs:
- Doebos! Halgas!
- Et Taclar! fit ce dernier, faut pas m'oublier quand même!
- Pfff encore d'autres mortels, de toute façon quelque soit votre nombre je vous tuerai!
Il posa alors ses yeux sur eux les empêchant de bouger
- Zut, quelle est cette technique?
- Hahahaha! Vous ne pouvez plus rien faire maintenant!
C'est alors qu'on entendit un bruit de lame et la tête du démon vola dans les airs Helder se tenait derrière le corps décapité en souriant
- Imbécile, j'étais opposé à eux si tu les regardais tu lachais ton emprise sur moi, tu n'as pas été assez prudent tu as perdu!
C'est alors que le corps bougea puis au grand étonnement de Helder une tête repoussa
- Quoi?! Mais c'est pas possible!
- Je te l'ai dis; je suis immortel!
C'est alors qu'il repensa aux flammes du volcan il avait dit tout à l'heure que seules elles pouvaient le tuer, et il se rappela également que quiconque sortirait du chemin serait carbonisé par ces flammes il fallait donc simplement le sortir de ce chemin pour le tuer
- Doebos! Taclar! Halgas! Il faut le sortir du chemin de pavé pour le tuer!
- Quoi?! s'étonna le démon
Alors que la petite troupe s'éxecutait le démon les paralysa à nouveau et garda son épée d'argent bien en main
- Désolé mais je ne vous laisserai pas faire et ce n'est pas parce que vous avez trouvé comment me vaincre que vous y arriverez pour autant tu es seul vampire! Et en plus je suis armé de cette épée d'argent si tu te fais touché tu mourras! Ma victoire ne fait aucun doute!
- Pourtant tu paniques, ta voix était beaucoup plus calme tout à l'heure.
Helder fonça alors sur le démon qui voulut le frapper mais l'elfe s'envola et poussa violemment le démon hors des pavés qui en voulant revenir par le chemin se fit carboniser par une coulée de lave, qui ne laissa de lui qu'une moitié de squelette carbonisé. Helder souffla alors que ses amis allèrent le rejoindre
- ça va? demanda Deobos.
- Comme quelqu'un qui vient de combattre un démon.
- Que signifient ces ailes? demanda Halgas.
- C'est un vampire ça parait évident non? fit taclar.
- Un vampire? fit Deobos non sans étonnement.
- Oui, j'ai été mordu par une vampire durant mon périple dans ce monde.
- Hum saleté! fit Halgas en fronçant les sourcils.
Helder ne répondit pas repensant à ce baiser qu'elle lui avait donné ça avait été si vite, pourquoi avait elle jeté son dévolu sur lui comme ça?
- Bon et maintenant que fait-on? demanda Taclar.
- On va remonter dans notre monde, et grâce à mes nouveaux pouvoirs on va tuer ce démon! fit Helder décidé à éxecuter sa vengeance ...

Le groupe reprit donc la route, sans prendre le temps de souffler, Halgas en tête. Bientôt, cette atmosphère étouffante ne serait plus un problème pour eux. Le monde des morts était vraiment un monde de désolation. Rien de positif pour le moral, en somme.
- Au fait, lança Halgas. D’où il sort, ce Taclar?
- C’est moi qui l’ai créé, il y a longtemps, répondit Deobos.
- Tu as créé un double de toi-même?
- Un double sans rides, heureusement! fit Taclar en arborant un sourire moqueur.
- Le plus étrange est que je ne sais plus comment j’ai fait. On dirait qu’une partie de mon passé est occultée, reprit l’apprenti sorcier.
- Un coup de chance, probablement, ajouta son pendant miniature, donnant le sourire à tous.
Deobos s’arrêta soudain, fixant un côté du sentier. Serarthas flottait au-dessus de la lave, semblant le fixer. Le sorcier ne pouvait détourner son regard de lui, il était comme hypnotisé.
- Tu n’es pas vraiment là.
- A qui parles-tu? demanda Helder, pensant que Deobos parlait de Taclar.
L’homme aux cheveux d’émeraude ne répondit pas. L’ombre fantomatique s’adressa à lui de son habituelle voix d’outre-tombe.
- Que fais-tu avec… eux… Adeno?
Deobos se tourna vers la silhouette qui n’était pas vraiment là. Adeno… Où avait-il entendu ce nom? Serarthas tendit sa main squelettique en direction du sorcier.
- Rejoins-moi… Tu n’as rien à faire… avec eux…
L’homme avança d’un pas en direction du mirage, alors immédiatement retenu par Helder.
- Si tu sors du chemin, tu meurs! dit-il, sortant Deobos de son état d’hypnose. Je ne sais pas ce que tu vois mais reste avec nous!
- Oui… Désolé…
Devant le regard que lui adressaient les trois autres, Deobos adopta un air détaché.
- Bon, en route ! dit-il pour rompre le silence.
Le groupe reprit la route, Halgas et Helder jetant parfois un regard par-dessus leur épaule pour voir si Deobos n’allait pas de nouveau tenter de quitter la route. Le sorcier, quant à lui, s’adressa en chuchotant à son double.
- Dis-moi, Taclar…
- Oui?
- Ça te dit quelque chose…
- Non.
- Laisse-moi finir au moins!
- Ah d’accord, vas-y finis.
- Adeno, ça te dit quelque chose?
Taclar observa alors Deobos comme s’il venait de dire la pire des imbécillités.
- Tu te moques de moi? demanda-t-il.
- Pas du tout.
- Alors… Tu ne te souviens vraiment pas?
Deobos fronça les sourcils. Se souvenir de quoi?
- Non, je ne me souviens pas. Mais toi, visiblement, tu sais quelque chose que j’ignore.
- Oui, mais je ne vais pas te le dire, ce ne serait pas amusant!
Taclar vola alors rapidement vers les deux autres pour tourner autour de la tête de Halgas, qui le chassa d’un air agacé, entraînant les éclats de rire de l’être minuscule. Lorsqu’ils eurent quitté la chaîne de volcans, Halgas les mena au long passage qu’il avait emprunté pour rejoindre ce monde-là. Le groupe remonta à l’air libre après une remontée pénible, profitant alors de l’air pur comme s’ils respiraient vraiment pour la première fois de leur vie. La lumière du jour les aveugla un moment, car leurs yeux s’étaient habitués à l’obscurité. Les compagnons de Halgas, en revanche, n’étaient plus là. Combien de temps avaient-ils réellement passé dans le territoire des morts?