I- Le dernier espoir

Matt chevauchait la grande contré en direction de sa capitale impériale Minosas. Cette cité régissait tout l'empire des hommes, mais elle était aussi sans conteste la ville la plus importante du monde. C'est là que tous les chefs d'empires se réunissaient pour prendre d'importantes décisions, pour des déclarations de guerre, ou encore pour des traités de paix ou des alliances.
Matt avait été convoqué au grand chateau de cristal, apparemment pour ses compétences de mercenaires; et il lui paraissait évident que l' on avait une mission de la plus haute importance à lui donner!
Matt était un guerrier hors pair, privé de la vue tout jeune, il avait appris à developper tous ses autres sens et il percevait autant les choses qu'un individu normal et n'avait aucun mal à se diriger et s'orienter seul. Son ouïe son odorat son goût et son toucher avait une perception, hors du commun ainsi il pouvait entendre des bruits très lointain ou repèrer des animaux à chasser au flair. Matt se battait aussi divinement bien, et était doté d'un très bon équilibre et d'une agilité à toute épreuve c'est ce qui faisait de lui un bon mercenaire. Son sens de la vue en moins était devenu un avantage, ainsi il était totalement privé de peurs et ne se laissait aucunement berné par quelconque illusion ou maléfice.
Ces compétences lui avaient vallu d'être convoqué par l'empereur des hommes lui même, ainsi il arriva dans la cité et posa son cheval devant l'immense et scintillant chateau de cristal. Matt entra dans la batisse et se dirigea vers la salle du trône, son papier officiel lui permettait de ne pas se faire barrer la route par les gardes. Il entra dans la grande salle du trône, recouverte d'un argent magnifique, elle scintillait de mille feux. Sur la gauche se trouvait une immense cartes où était représenté le monde dans sa totalité, tout empire confondu. L'emperaur se tenait droit aux côtés d'un nain qui semblait être emperaur lui aussi, et de deux elfes dont l'un l'était également. Ainsi les trois personnes lui plus importantes du monde se trouvaient devant Matt, seulement celui-ci ne pouvait aucunement s'en rendre compte, il savait juste que se trouvaient quatre personnes, dont un nain et certainement l'empereur étant donné l'endroit où il se trouvait. L'empereur des hommes, Arlan, pris la parole:
- Sois le bienvenue mercenaire
- Suis-je bien dans la salle du trône?
- C'est à l'empereur lui même que tu es en train de parler
- Dans ce cas je vous salue ô Arlan, fils d'Alboran, fit Matt en se prosternant
- Je t'en pris lève toi et viens nous rejoindre, à mes côtés se tiennent, Grubus, empereur nain
- Arrrh!! Je te salue homme!
- Largas, empereur elfe
- Je te souhaite la bienvenue, fit il en lui serrant la main
- Et Valandil un mercenaire elfe
- Le statut de mercenaire est encore trop bas pour me représenter à mon goût! Fit l'elfe avec orgueil, bien le bonjour, Matt c'est ça?
- C'est cela, fit Matt en lui serrant également la main
- On dit que vous êtes un guerrier hors pair, est-ce rumeur? Lui demanda l'empereur elfe
- Ce n'est pas à moi d'en juger, répondit l'aveugle
- Quoiqu'il en soit cela m'étonnerait beaucoup qu'un homme infirme soit aussi fort que moi, fit Valandil avec assurance
- Ne soit pas insolent! Le reprit Largas
- Oui je vous prierai de pardonner ces termes un peu estremes
- Je vous en prie ce n'est rien, puis je ne suis pas venu pour cela de toute façon, allez droit au but, s'impatienta Matt
- Bien, fit Arlan, il existe sur les terres maudites d'Akmaar, un mage, on sait peu de chose sur lui, nous savons juste qu'il a réunis toutes les armées du chaos sous son règne, et qu'il porte le nom de Von Borow. Cet homme a donc toutes les terres déchues et maudites à sa botte et avec cette armée chaotique a pris la décision de conquérir toutes les autres terres et d'en exterminer les races présentes
- Il est pas gai ce type là, fit Valandil
- Mouahahahaha!! Cela m'étonnerai beaucoup que son armée réduise à néant le grand empire des nains! Dit Grubus avec assurance
- Je ne serais pas si sur, fit Arlan, voyez vous on estime que cette armée maléfique est vingt fois plus nombreuses que nos empires réunis et comporte des créatures et des mages dont vous n'imaginez pas la puissance
- Aaaarh! Maudit soit ce Von Borow! Jura l'empereur nain
- Et en quoi de simples mercenaires peuvent ils vous être utile? Demanda Matt
- Euh disons un simple mercenaire et un mercenaire hors du commun, rectifia Valandil
- Vous traverserez tout les empires et les terres maudites afin d'assassiner ce Von Borow et de ramener la paix sur nos terres. C'est en coupant la racine du mal que le mal disparaitra!
- A deux ce ne sera pas chose facile, vous ne trouvez pas? Demanda l'empereur elfe
- D'autres se ralieront à leur cause durant la route, j'ai d'ailleurs mis l'adresse de ceux qui navaient pas pu venir aujourd'hui, vous irez les voir ensemble et vous leur expliquerez la situation, et ils vous accompagneront avec leur accord, car je comprendrait la lacheté dans une telle quete, d'ailleurs si l'un d'entre vous ne peut accomplir cette mission qu'il n'est point honte de le dire
- Je ferai n'importe quoi pour une cause juste! Fit Matt
- Comment voulez vous accomplir cette mission si je n'y participe pas? Bien sur que j'y suis! Fit Valandil, vaniteux
- Bien vous partez sur le champ, et que dieu vous garde!
Un itinéraire et diverses informations firent données à Valandil qui partit en tête suivit de Matt. Ainsi le dernier espoir de préserver le bien du mal reposait sur eux ...

Matt et Valandil prirent la route vers l’Estfolde, dans l’espoir de rallier les fameux mercenaires de cette région à leur quête. Alors que l’elfe était en train de se vanter de sa beauté, l’aveugle leva la main en stoppant son cheval.
- Si tu crois que t’est le seul à savoir déjouer une embuscade, fit l’elfe qui avait effectivement pris une flèche. Je l’avais vu depuis longtemps !
- Silence, souffla Matt.
- Hey, ici c’est moi le plus doué alors c’est moi qui commande…
Sur ses mots, un homme sortit de la forêt qui bordait le chemin de terre et se dressa fièrement au milieu de la route, la main sur la garde de son épée. Il était habillé de façon légère mais protectrice : Une cote de mailles recouverte d’une tunique en cuire serrée par plusieurs lanières de chaque cotés, un pantalon en cuir, également doublé d’une cote de mailles, et des bottes d’acier hautes jusqu’au genou. Il portait également deux gantelets ashigus et un médaillon, qu’il dissimulait avec soin sous ses vêtements, tandis que sa cape rouge flottait au gré du vent, tout comme ses cheveux blonds.
- Que veux-tu ? Demanda Matt après quelques secondes de silence. L’homme frotta sa courte barbe et dégaina son épée.
- Je crois qu’il veut se battre, fit Valandil en rangeant son arc.
- Qu’est ce que tu fais ? Demanda Matt froidement.
- Hey, j’vais pas commencer à user mes flèches… Et puis montre moi ce que tu vaux en combat ! Fit l’elfe d’un ton enjoué. Matt descendit de sa monture et prit les deux couteaux coincés dans sa ceinture, tandis que leur agresseur n’avait toujours pas bougé d’un centimètre. Un envol de perdrix lançant le combat, les deux hommes coururent l’un vers l’autre, le chevalier poussant un hurlement. Matt esquive la lame aiguisée qui s’abattait sur lui puis planta son couteau dans le sol, bloquant l’épée de son adversaire.
- C’est pas du jeu, fit l’homme avec un air boudeur.
- Abandonnes si tu tiens à la vie.
- Alors la, ça m’étonnerait, lança l’homme en sortant un couteau du fourreau accroché à sa jambe droite. S’ensuivit alors un court combat, Matt se contentait d’esquiver les coups de son adversaire tandis que ce dernier frappait de toutes ses forces dans une seule direction sans anticiper. Valandil, de son cotés, ne cessait de se moquer des deux combattants. Matt allait finalement poignarder le chevalier qui esquiva. Matt étonné, lança une nouvelle attaque qui n’eut guère plus de succès. Tout en continuant de combattre, Matt vit l’agilité de son adversaire accroître, il en conclut donc que celui-ci avait du volontairement la cacher afin d’estimer la sienne. L’homme reprit son épée, faisant voler le couteau en l’air, que mal rattrapât sans mal. Le chevalier frappa de nouveau, et Matt eut cette fois ci plus de mal à éviter ses attaques, et il se rendit vite compte qu’il avait à faire à un adversaire de taille. L’homme trébuchât néanmoins sur une branche ce qui mit fin au combat, sous les rires de Valandil.
- Qui est-tu, et qui t’envois ? Demanda Matt d’un ton froid.
- Je savais que j’aurais pas du reprendre de pinte à la taverne, fit l’homme en se frottant la tête.
- Réponds !
- Rah, fais gaffe, c’est pas des couteaux à saucisson ça, fit l’homme en se relevant et en repoussant les couteaux pointés vers lui.
- Tu ferais mieux de lui répondre, fit Valandil.
- Et, l’vantard, la dernière fois qu’on s’est vu, tu m’as volé un cheval…
- Je l’ai empreinté, rectifia l’elfe. Tu voulais quand même pas qu’un mercenaire aussi doué que moi passe pour un bouzeux non ?
- Vous vous connaissez ? Demanda Matt en baissant sa garde.
- Non, pas du tout, ironisa l’homme. Désolée pour le combat, disons que je voulais estimer t’évaluer avant d’accepter…
- Accepter ? Demanda Matt
- Bah je suis un des meilleurs mercenaires, …
- Juste après moi dans la liste, c’est à dire deuxième, précisa Valandil
- …alors on a fait également appel à moi pour faire cracher les ratiches de Don Torrow…
- Von Borrow, rectifia Matt.
- Pareil. Enfin bref, me voilà…. Mais je voulais pas faire équipe avec des nazes, donc j’ai exigé cette petite mise en scène pour vous tester.
- Et comment va Keira ? Demanda Valandil
- Elle va bien, fit une voie féminine derrière ce dernier.
- Keira, ça faisait longtemps, fit l’elfe en descendant de son cheval. La jeune femme était habillée de la même façon que l’homme, elle avait également les cheveux blonds détachés et légèrement bouclés, ainsi que des yeux bleus d’une profondeur infinie. Elle portait également un médaillon, dissimulé sous ses vétements.
- Qui est ce ? Demanda Matt.
- C’est mon équipière, fit l’homme en allant chercher des chevaux.
- Accessoirement, je suis aussi la sœur de William, fit la fille en montant sur son cheval.
- Désolé, sœurette, fit William en montant sur son cheval à son tour.
- Arrêtes de m’appeler comme ça, grogna Keira.
- Faut savoir ce que tu veux, dit le chevalier en rigolant. Les quatre mercenaires prirent donc la route sur les souvenirs communs des trois personnes, alors que Matt marchait en tête de colonne.
- Au fait, il est vraiment aveugle l’autre ? Chuchota William
- Je le suis, lança Matt, toujours indifférent.
- Oui, mais comme tu vois, ça l’avantage plus qu’autre chose, fit Valendil. Et comment vont Daylin et Cartridge ?
- C’est un sujet qu’il ne vaut mieux pas évoquer, souffla Keira en baissant la tête. Enfin, après quelques heures, ils s’arrêtèrent en haut d’une falaise, et perché à cette hauteur, il purent découvrir Mander Alkor.
- Me dit pas qu’on va chercher le vieux barbu ?
- Si, répondit Matt…

Mander Alkor observa attentivement la petite troupe puis descendit de la colline avec son cheval, il arriva devant Matt et les autres avec un regard supérieur et grave
- Mander Alkor? Demanda Matt
Il ne répondit pas
- Ca ne te va vraiment pas la barbe! Fit soudain William
- Bonjour mon ami! Répondit Mander en souriant, bonjour Valandil, bonjour Keira
- Vous vous connaissez? Demanda Matt
- Ouais, on se connaît, malheureusement, ah!ah!ah! Plaisanta Valandil
- Vous comptez me cacher encore beaucoup de choses comme ça? Ironisa Matt
- Soit pas rabat-joie l’infirme! Fit William, Matt sauta alors sur le cheval de William et posa deux de ses couteaux juste devant ses yeux
- Manque moi encore de respect, et tu vas savoir ce que c’est que d’être infirme! Lui envoya sèchement Matt
- Hey! Il plaisantait! Lança Keira, les yeux pleins de rages, Matt descendit du cheval et revint sur le siens, tandis que William se remettait du choc, surpris
- C’était de mauvais goût il faut l’avouer, dit Mander en souriant
- Mander, je suppose que tu pars avec nous? Coupa Matt en ignorant la réflexion précédente
- Et comment!
- Soit alors on démarre sans plus tarder!
Matt partit devant suivit des autres, il avait prit de l’avance pour être plus seul …

Après deux bonnes heures passées à se raconter des anecdotes du passé, Matt en s’était pas mêlé une seule fois à al conversation des elfes et les ignorai totalement. Mander parla alors à Valandil
- Il a pas l’air très bavard ton copain aveugle, et il est plutôt soupe au lait!
- C’est vrai qu’il est bizarre, mais bon va falloir faire avec lui, se contenta de dire Valandil
- On a un problème cria soudain Matt devant une falaise au loin.
Les elfes le rejoignirent et constatèrent le triste spectacle, un village était totalement anéanti brûlé et décimé, les habitants n’étaient plus que des cadavres desséchés!
- Qui a bien pu faire une chose pareil … Fit Keira
- Des orks, répondit Matt, une cinquantaine environ
- Et comment tu sais ça toi? Demanda Mander
- L’odeur, répondit Matt, on ne peut pas continuer par ce chemin
- Et pourquoi ça? Demanda Mander
- Parce que ces orks sont sur ce chemin, ils détruisent les villages les uns après les autres, si on les croise, on est cuits. Ils sont trop nombreux
- Et par où on passe du coup monsieur je-sais-tout? Ironisa William
- Par la forêt lugubir, fit soudain Valandil qui tenait le plan dans ses mains, c’est le seul autre chemin!
Mander se mit alors à rire
- C’est du suicide cette forêt est maudite!
- C’est pourtant par là qu’on va passé, fit Matt
- On? Répliqua William, qui t’as dit qu’on te suivrait?
- Tu préfères les orks? Lui lança Matt
- Bon je vois que la décision de la forêt fait l’unanimité alors qui m’aime me suive! Fit Valandil en passant devant, les autres le suivirent donc sans broncher, vous m’aimez tant que ça, c’est plutôt gentil de votre part!
- Avance au lieu de dire des sottises, lui lança Keira

Il galopèrent ainsi jusqu’au crépuscule et arrivèrent enfin devant la forêt lugubir. Les forêt état sombres, les arbres étaient immenses et tous serrés laissant place à un vrai labyrinthe à l’intérieur du bois. Des cris étranges se faisaient entendre et le vent soufflait d’un froid anormal
- C’est plutôt gai, ironisa Valandil
- On y voit quelque chose? Demanda Matt perplexe
- Des arbres à perte de vue, ça te va comme réponse? Lui répondit William
- Pas vraiment, continua Matt
- Bon assez tergiversé en route! Fit Mander
Le groupe s’engouffra dans le bois maudit, où mille dangers les attendait …

William rota sans gêne et ajoutât :
- Trop bouffé moi… Keira lui lança un regard noir tandis que Valandil et Mander affichèrent un sourire.
- T’as pas changé, fit Valandil
- Bah, toi non plus…
Les mercenaires s’étaient arrêtés au milieu d’une minuscule clairière, à quelques kilomètres de la lisière de la forêt ; ils étaient maintenant installés autour d’un feu, et plaisantaient en continuant de se remémorer des souvenirs en mangent, Matt à l’affût du moindre bruit. Au bout d’un moment, ce dernier se leva et s’éloigna du groupe, allant voir les chevaux accrochés à un arbre à quelques mètres d’eux. Il y eut un court silence car ils virent l’homme s’éloigner, puis William se leva à son tour ; puis il alla lui aussi jusqu’aux chevaux. Matt était debout, le « regard » perdu dans la forêt. William descella son cheval et parla à l’homme tout en s’afférent à vérifier l’état de son cheval.
- Désolé pour ma blague de tout à l’heure, j’dois avouer que j’ai du mal à cerner l’humour des gens ou premier abord. Matt ne répondit pas. Comment s’est arrivé ?
- Aucune importance, fit Matt toujours perdu dans ses pensées.
- Ca fait longtemps ?
- Toute ma vie… J’aimerai mieux qu’on ne parle pas de ça, fit enfin Matt en se tournant vers William.
- D’accord, à chacun son fardeau, fit William en vérifiant les fers de son cheval. Le léger vent qui faisait frissonner les mercenaires depuis leur arrivé s’arrêta justement, tout comme les bruits des animaux et de la végétation. Ce fut comme qui tout ce qui fut en mouvement devint inerte. Matt et William se tournèrent vers les trois autres mercenaires qui avaient également remarqué que quelque chose d’anormal se passait. Valandil regarda Mander Alkor qui ferma les yeux et prononça un seul mot :
- Tethys…
Soudain, une multitude d’ombres, aussi rapide qu’un envol d’oiseau, sortirent de la forêt dans toutes les directions pour fondre sur les mercenaires. Matt qui avait vu arriver le coup était déjà en train de tuer les deux premiers assaillants alors que William dégainait à peine son épée. De plus en plus nombreux, les ennemis arrivaient, Matt et William coururent vers les trois autres mercenaires en tuant les ennemis sur leur passage. Alors que William était presque à coté de sa sœur, il se prit un violent coup sur la tête ; sa vision se troubla et entendit le cri lointain de sa sœur prononçant son nom, puis il s’effondra face contre terre.

- Et, l’bourrin, lèves toi !
William se redressa brusquement en agrippant la personne au cou, puis regarda autour de lui. Tout était très confus, et il mis quelques secondes à constater qu’il étranglait Valandil. Il lâcha prise et se frotta las yeux avant de poser une main sur son front, à l’endroit où c’était douloureux.
- On est enfermé, constata William
- Bien vu ! Et il t'a fallu dix bonnes minutes pour le constater ? Exagéra l’elfe.
- Et les autres ?
- J’ai vu Matt et Keira fuir dans la forêt avant de me faire capturer, mais je ne sais pas s’ils ont pu aller bien loin. Et l’vieux je sais pas.
- Pourquoi vouloir nous capturer ? Normalement personne n’est censé connaître notre mission…
- Moi, pour ma beauté, mais toi, je vois pas…
Soudain, un homme encapuchonné et tout vêtu de noir entra et s’approcha des barreaux de la petite cage dans laquelle étaient enfermés les deux mercenaires. L’inconnu observa attentivement l’elfe et son ami, toujours silencieusement, tandis que plusieurs hommes de même corpulence, mais vêtu eux d’armures et de casques scintillants et tenant une lance dans la main droite, entraient dans la pièce pour se poster de chaque cotés de la porte. L’homme en noir fit un signe de la main et deux des gardes firent sortir les mercenaires de la cage. D’un seul mouvement, tous les hommes se retournèrent et sortirent, traînant William et Valandil avec eux. Il se protégèrent les yeux car le retour à la lumière fut difficile, en effet, le jour s’était levé, et lorsqu’il furent habitué à la lumière, il scrutèrent les alentours à la recherche d’un moyen de fuir. Il y avait plusieurs huttes, tantôt posés sur le sol, d’autres accrochés dans les arbres, avec des dizaines et des dizaines de cordes et de passerelle. Les hommes et les femmes s’afféraient aux tâches de la vie quotidienne et ne portaient aucune attention au cortège qui traversait ce qui semblait être la place du « village ». Apparemment, ils étaient toujours dans la forêt mais à quelle distance de la lisière, et surtout à quelle distance de leurs amis. A un instant, les deux mercenaires attaquèrent le garde le plus proche, prenant leurs armes, mais ils furent vites désarmés et traînés – après avoir reçu d’autres coups – jusqu'au bâtiment le plus grand et le plus décoré. Même si Valandil et William ne connaissaient rien de leurs bourreaux, ils surent tout de suite que c’était un temple. En effet, de voluptueuses sculptures ornaient la porte et les murs extérieurs du bâtiment, vouant un culte étrange pour des créatures formé des partis du corps de plusieurs animaux. On les fit entrer dans le temple. Les murs étaient également ornés de sculptures du même genre que celles à l’extérieur, et au centre du temple trônait fièrement une créature, avec un corps de grand singe, une tête de tigre et une queue de dragon menaçante, et la salle était éclairé par d’innombrables bougies. On fit avancer et s’agenouiller les deux compagnons devant la statue, alors que les gardes et l’homme qui les avaient accompagnés jusqu’ici se retiraient. Un homme entra, il avait la peau très claire, il était chauve, et une peinture bleue partait de sous son œil droit pour remonter sur son crane sous forme de flammes aux reflets argentés. Il était habillé en blanc, et avançait d’un pas sur vers les prisonniers, qu’il observa avec attention, puis au bout de quelques instant, il daigna enfin briser le lourd silence :
- Vous êtes entrés sur le territoire des Tethyssiens, votre châtiment s’en remet donc à notre dieu…
- Et vous, j’vous préviens…
- Tais-toi imbécile ! Coupa Valandil. Veuillez nous excuser, nous ne savions pas que nous avions pénétré sur vos terres...
- Ce n’est pas a moi que vous devez demander le salut, mais à Tethys, qui décide tout.
- J’vais pas parler à un morceau de bois, grogna William
- Crétin…
- Si vous ne croyez pas en lui, Tethys ne vous accorde pas le pardon. Soit, vous serez exécuté au coucher du soleil.
- Ou sont nos amis ? Demanda l’elfe alors que les gardes pénétraient dans le temple.
- Ils nous ont échappé… Malheureusement, vu la direction dans laquelle ils sont partit, il semblerait qu’ils vous rejoignent dans l’au-delà d’ici peu. Le prêtre mit sa capuche et s’agenouilla devant la statue en prononçant des paroles que les mercenaires ne comprenaient pas. On les reconduisit dans leur cage et on leur apporta à manger et à boire, autant qu’ils en voulaient ; apparemment, les Tethyssiens prenaient soit de leurs prisonniers dans leurs dernières heures de vie…

Allongé dans sa cage d’une manière incroyablement décontractée, Valandil mangeait le raisin qu’on lui apportait avec appétit.
- Tu pourrais m’en laisser, grogna William.
- Ce serait un crime que de laisser un elfe tel que moi mourir de faim! Toi, tu attendras.
- J’pourrais avoir un truc à manger? demanda William à l’adresse des Tethyssiens. Cet animal mange tout!
- Animal? C’est pas moi qui sent le fauve!
- Mais pourquoi ils m’ont mis dans la même cage que toi?
- Détends-toi, on va s’évader de toute façon.
- Ah? T’as un plan?
- Non, mais je suis tellement génial que je vais bien finir par en trouver un avant l’heure de l’exécution.
- On pourrait leur rentrer dans le lard.
- Crétin! C’est bien la dernière chose à faire!
- C’est toujours mieux que d’attendre bêtement qu’on nous tue.
- Bon, on garde ce plan en réserve, ça te va?
William acquiesça d’un signe de tête.
- Je me demande quand même où sont partis les autres, reprit Valandil. Ils sont peut-être morts, qui sait?
- Tu vas la fermer, oui? grogna William, qui n’aimait pas l’idée d’avoir à perdre Keira.
Une tethyssienne apporta une corbeille de fruits à William, et Valandil en profita pour voler une partie du contenu de cette corbeille, sous le regard noir de l’autre elfe.
- Hé, ma jolie! lança soudain Valandil à la Tethyssienne. C’est ton jour de chance, car je t’annonce que tu me plais beaucoup! C’est pour toi l’occasion de fréquenter le mercenaire le plus séduisant de la planète!
La Tethyssienne répondit quelque chose dans sa langue et s’éloigna.
- Pffff… tu sais parler le tethyssien toi? demanda Valandil.
- A ton avis? répondit William d’un ton sarcastique. C’était l’un de tes plans ça?
- Oui, c’est bien la première fois qu’une femme me rejette, mais c’est sûrement parce qu’elle n’a pas compris ce que je disais. J’aurais dû la toucher, elle aurait mieux compris!
- Toujours aussi désespérant…
Le prêtre revint bientôt les voir. Il avait l’air impatient de procéder à leur exécution.
- Lorsque la nuit viendra, nous vous sacrifierons à Tethys! fit-il. Aimeriez-vous faire une dernière chose avant de mourir?
- Oui! J’aimerais vous rejoindre! répondit Valandil en venant se coller aux barreaux. J’aurais ma place parmi vous! J’ai toujours voulu être un Tethyssien!
- Ah oui? De quoi Tethys est-il le dieu?
- Heu… du village?
- Bien essayé. Tu mourras comme ton compagnon.
Le prêtre s’éloigna et William donna aussitôt un coup de poing à Valandil.
- Ça, c’était pour te réveiller! Les rejoindre… non mais j’y crois pas! Quel lâche!
- Hé, le monde a encore besoin de moi! Je ne peux pas me permettre de mourir ce soir! Toi, en revanche…

Les deux elfes attendirent que la nuit tombe, et la nuit venue, les Tethyssiens vinrent les chercher. De nombreux villageois les pointaient avec des lances, afin de leur faire comprendre que toute fuite était inutile. Ils furent à nouveau mener jusqu’à la statue de Tethys, devant laquelle avait été placée une table de marbre couverte de taches de sang.
- Voici l’autel des sacrifices, expliqua le prêtre. Tethys n’a pas pu vous accorder son pardon. Vous allez donc mourir. Amenez-moi celui-là! ajouta-t-il en pointant Valandil du doigt.
- Moi? Non, attends! Tuez-le d’abord! fit l’elfe en désignant William.
Les Tethyssiens poussèrent Valandil afin de le faire avancer, puis l’elfe s’allongea sur la table.
- Vous voulez me tuer, bande d’inconscients, mais je suis le futur sauveur du monde! Vous commettez une très grave erreur!
Le prêtre regarda l’elfe et leva une énorme épée. Visiblement, il avait l’intention de décapiter l’elfe.
- Au moins, je mourrai dignement, soupira Valandil.
Alors que le prêtre allait porter un coup fatal, Valandil se releva et lui asséna un puissant coup de pied en plein visage, puis il ramassa l’épée qu’il donna à William.
- Eh bien? Vous pensiez vraiment pouvoir vous débarrasser de nous aussi facilement? Ils méritent une correction, qu’en dis-tu, William?
- Finalement, j’aime bien ton plan.
- Tuez-les! ordonna le prêtre en se tenant le nez - qui était cassé.
- Ho ho ho! On se battra plus tard, ok Willy? Maintenant, on court! fit Valandil avant de fuir, suivi par William qui avait mis ses agresseurs au tapis avant de suivre l’autre mercenaire.
Les deux elfes s’engouffrèrent dans la forêt, poursuivis par les Tethyssiens furieux.

Matt et Keira couraient à travers la forêt, échapper à leurs assaillants n’étaient pas faciles ils étaient très rapide, mais les deux mercenaires gagnaient du terrain. Keira en route fit soudain à Matt s’apercevant qu’on ne voyait plus William, Mander et Valandil:
- Où sont ils ces idiots, ils ne nous ont pas suivis?!
- Ils viennent d’être capturés, fit Matt qui avait entendu la fin de leur combat.
- Quoi? Mais alors ils sont en danger?!
- Nous verrons si nous pouvons les sauver plus tard, on va déjà se sauver nous même.
Keira approuva d’un signe de tête mais si elle aimait peu l’idée de savoir que son frère était prisonnier de ces hommes. Les deux mercenaires finirent par semer leurs adversaires au bout de quelques minutes d’une course acharnée. Matt s’arrêta brusquement et fit à Keira en s’adossant à un arbre:
- C’est bon, ils ne nous suivent plus.
- Il était temps, je suis à bout de souffle.
- On va se reposer là un instant, j’ai gardé mon sac on va pouvoir se partager mon eau.
Keira but une gorgée avec Matt, assoiffée, puis elle s’assis à côté de Matt, la respiration haletante et elle fit à celui-ci:
- Tu sais c’était qui ces types?
- Je sais pas, à quoi ils ressemblaient?
- Il étaient encapuchonnés pour la plupart, celui qui semblait être leur leader avait des marques bleues sur le visage.
- Hum, sûrement une communauté isolé, le sort de nos camarades dépendra du dieu qu’ils vénèrent. Avec un peu de chance ils ont été emprisonnés et non tués. En tout cas le problème sera surtout de les retrouver, ça s’annonce difficile …
- On pourrait revenir sur nos pas, je pourrais pister les traces de ces hommes.
- C’est pas une mauvaise idée, puis de toute façon on a que ça, et on ne peut pas les laisser tomber.
Keira fut surprise que Matt soit pour tout tenter afin de sauver son frère et les autres, elle aurait pensé qu’un homme aussi froid et solitaire les aurait laissé à leur sort. Alors que les deux compagnons allaient se lever ils entendirent un hurlement, un hurlement monstrueux et effroyable, et trois secondes après à peine, la terre trembla dans un bruit sourd … Keira regarda Matta inquiète, qui semblait concentré à essayer de trouver d’où venait le bruit, elle lui fit alors, non sans crainte dans sa voix:
- C’était quoi ça?
- Chut! Attend …
Le bruit sourd et le tremblement se répéta, puis une seconde fois encore, il commença alors à se répéter toutes les cinq secondes environ, Matt se leva, suivi par Keira, il fit alors d’un ton calme:
- C’est à une centaine de mètres environ … C’est gros … Très gros … Je dirai qu’il doit mesurer une quinzaine de mètres … Tu devrais maintenant voir les arbres bouger …
- Oui ils bougent droit devant nous. Qu’est-ce qu’on fait?
- On se met dans une bosquet et on ne bouge pas d’un pouce.
Keira et Matt s’exécutèrent, cachés puis la bête approcha, passant son hideuse tête entre les arbres, et repoussant son terrible rugissement. Matt demanda alors tout bas à Keira:
- C’est quoi?
- Mon dieu … C’est … C’est un impériosaure
- Je les croyais disparus
- Moi aussi
L’impériosaure tourna alors soudain sa tête vers eux, il les avait sûrement entendu ou senti. Il se remit alors à hurler puis s’avança, on pouvait maintenant le voir distinctement. C’était une sorte de tyrannosaure de couleur verte, aux dents encore plus longues et aiguisées, au museau plus long et fin et enfin aux pattes avant bien plus développées, assez pour attraper quelque chose. La bête approcha vers la bosquet. Son râle était parfaitement perçu par Matt qui sentait le souffle du reptile près de lui. Keira se tourna vers lui et chuchota:
- On fait qu …
Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase, Matta sauta sur la tête du prédateur et planta ses couteaux dans son museau pour se maintenir, Keira en déduisit qu’il n’y avait plus d’autre alternative à part se défendre. Matt essayait de se maintenir avec ses couteau tandis que l’impériosaure bougeait et grognait comme un diable pour se débarrasser du mercenaire. Keira quand à elle sortit son épée et vint directement la planter dans la patte du reptile qui gronda une nouvelle fois un bruit sourd, Matt profita de ce moment pour retirer un de ses couteau et le planter dans son œil droit avant de se faire expulser sur un arbre par la bête. Keira l’aida à se relever tandis que l’impériosaure vacillait, visiblement énervé. Keira fit à Matt alors qu’il venait de se relever tant bien que mal:
- Ca va?
- Je suis toujours en un seul morceau.
Puis le reptile se mit à pousser plusieurs cris dans les airs plus aigus que d’habitude sans se soucier d’eux. Keira demanda alors à Matt:
- Il fait quoi là?
Soudain ils entendirent plusieurs autres hurlements effroyable et la terre trembla sous plusieurs grondement sourds, le visage de Keira se déforma par la peur et des gouttes de sueurs coulaient le long du visage de Matt, celui-ci fit alors:
- Merde … Il appelait de l’aide … Ils sont un troupeau et c’est leur territoire …
- On court! Cria Keira
Matt et Keira prirent leurs jambes là leur cou, paniqués alors que derrières eux les bruits sourds des pas des impériosaures approchaient de plus en plus, l’avenir des deux guerriers s’assombrissait de plus en plus à chacun de leurs pas …